04.04.2022

Baromètre du transport : la logistique souffre des impacts économiques induits par la guerre

L’économie européenne et le secteur des transports sont confrontés à des défis majeurs

Secteur des transports et impacts économiques

Erkrath, 11.04.2022 – Le premier trimestre 2022 est fortement influencé par les retombées de la guerre russe en Ukraine. Le contexte économique en subit les conséquences dans toute l’Europe. Les besoins en termes de transport restent certes élevés, mais la hausse des prix de l'énergie a un impact énorme sur le marché du transport routier qui doit faire face à d’immenses défis.

 

La hausse des prix des matières premières et de l'énergie a un impact majeur sur le secteur des transports et de la logistique dans tous les pays. C’est surtout la flambée des prix du diesel et les différents niveaux de prix en Europe qui sont préjudiciables aux entreprises de transport souvent petites et à la compétitivité au sein du transport routier européen de marchandises.

À l’échelle européenne, la demande de véhicules est plus élevée que l'offre

Après des débuts prometteurs durant les premières semaines, les attentes se sont cependant apaisées en raison des récentes évolutions liées à la guerre russe en Ukraine. Les impacts économiques touchent également le marché des transports. Le nombre total des offres de fret a diminué de 4 % en Europe au premier trimestre par rapport au trimestre précédent. Cela résulte de la régression des saisies des offres de fret en janvier (-8%) et en février (-12%). En mars, les saisies des offres de fret et ainsi la demande de capacités de transport ont à nouveau augmenté de 42 % dans toute l'Europe, car l’offre de véhicules a diminué en raison des impacts économiques, dont le plus important est la croissance des prix de l’énergie. À l’échelle européenne, la demande d’espaces de transport a été nettement plus élevée que l'offre au premier trimestre 2022 avec un rapport moyen d’environ 70:30. Cette configuration se reflète également sur le marché des transports allemand. La demande est continuellement plus élevée que les offres d’espaces de chargement.

 

Différences dans les pays desservis

Certaines relations individuelles montrent cependant un rapport complètement différent : après un rapport équilibré au début du premier trimestre, l’offre de véhicules a nettement augmenté – souvent de plus de 70 % – pour les transports de l’Allemagne vers l’Italie. « La relation Allemagne – Italie a probablement été influencée par les engorgements de production soutenus de l'économie allemande », estime Gunnar Gburek, Head of Business Affairs chez TIMOCOM, en analysant l'évolution avec un regard sur la baisse des exportations.

Inversement, le rapport de fret et de véhicules se situait au début également à un niveau équilibré entre 60:40 et 40:60 % avant le début de la guerre et les sanctions adoptées. L’offre de véhicules s’est cependant effondrée en mars avec une demande immensément supérieure à l’offre : près de 75 % d’offres de fret pour des offres de véhicules de seulement 25 %. Et ce, dans un contexte où de nombreux secteurs importants de l'économie italienne ont également été frappés durement par la hausse des coûts énergétiques. L'industrie sidérurgique en particulier est extrêmement dépendante des réserves de matières premières de l'Ukraine, de sorte que presque toutes les usines sidérurgiques ont réduit, voire arrêté leur production. D’autres secteurs industriels ont apparemment pu maintenir ou même augmenter leurs exportations vers l’Allemagne, en assurant ainsi une forte demande continue d’espaces de chargement.

 

Des capacités de transport réduites en raison des prix élevés de l'énergie

La hausse des prix des matières premières et de l'énergie a un impact majeur sur le secteur des transports et de la logistique dans tous les pays. C’est surtout la flambée des prix du diesel et les différents niveaux de prix en Europe qui sont préjudiciables aux entreprises de transport souvent petites et à la compétitivité au sein du transport routier européen de marchandises.

Le fait que le taux d’offres de fret soit toujours aussi élevé en Europe dans le système de TIMOCOM est, entre autres, imputable à la réduction considérable des capacités de chargement. En raison de la forte hausse des prix de l'énergie et de la pénurie soutenue de conducteurs, de nombreuses entreprises de transport ont vendu des camions ou ont réduit leur flotte opérationnelle par des mises hors service temporaires de camions.

L'augmentation fulgurante des prix du diesel et du gaz ainsi que le manque de conducteurs en Europe sont en plus renforcés par la guerre en Ukraine. De nombreux conducteurs professionnels ukrainiens sont en effet retournés dans leur pays et manquent ainsi particulièrement aux entreprises de transport baltes et polonaises.

 

Quel est l’impact de la guerre en Ukraine sur le marché des transports ?

Les impacts touchent particulièrement la Pologne qui est un pays voisin direct de l'Ukraine : étant donné que de nombreux conducteurs ukrainiens travaillaient ici, certaines entreprises de transport ont perdu jusqu'à un tiers de leur personnel avec, en conséquence, la mise hors service d’une partie de leur flotte. Étant donné que la plupart des entreprises européennes ont rompu leur coopération avec leurs partenaires russes, les demandes de prestations de transport ont subi une régression supplémentaire. Une autre raison de la baisse des ordres de transport est le fait que de nombreuses entreprises ukrainiennes ont cessé leurs activités et n’ont ainsi plus commandé de composants ou expédié des marchandises. Une situation qui s’applique particulièrement au secteur automobile.

Les transports de l'Europe vers la Russie ont presque totalement cessé. Le système de TIMOCOM ne contient pratiquement plus de demandes de transport depuis mi-mai à destination de la Russie. Les offres de fret de l'Europe vers la Russie ont chuté d'environ 85 % en mars, ce qui ne changera probablement pas dans un avenir proche. Suite aux sanctions infligées à la Russie, les livraisons de produits à destination de la Russie sont très rares et les itinéraires vers le pays sont compliqués et très fastidieux en termes de temps.

 

On constate actuellement une évolution intéressante dans les offres de fret de l'Europe à destination de l’Ukraine. Après le début de la guerre, les saisies des offres de fret ont chuté considérablement de près de 50 %, mais elles ont cependant à nouveau légèrement et brièvement augmenté en mars. « Après le déclenchement de la guerre, nous avons constaté, entre autres, la recrudescence de demandes et de saisies de transports de biens d’aide humanitaire dans notre système », selon Gunnar Gburek. Même si cela semble inconcevable : la production se poursuit dans l’ouest de l’Ukraine. Le Smart Logistics System de TIMOCOM contient encore des demandes de transport vers l'ouest, même si leur nombre est de loin inférieur à celui d’avant la guerre. Les saisies des offres de fret en provenance d'Ukraine ont chuté de plus de 80 % en mars par rapport au mois précédent.

 

Ces circonstances et tous les défis qu’elles imposent touchent tous les pays d'Europe et la fin ne semble pas proche. « Les pays de l’Europe se tiennent les coudes et maîtrisent ensemble les défis de l'économie et du secteur des transports. Les pays offrent en plus une aide humanitaire pour les ukrainiens », souligne Gunnar Gburek, Head of Business Affairs chez TIMOCOM. « Peu de gens auraient pu prédire un tel niveau de solidarité ».

 

Premières grèves et protestations dans le secteur des transports en Europe

Les premières résistances sont cependant apparues dans le secteur contre les effets de cette situation. Les premières protestations de conducteurs de camions contre les prix élevés de l’énergie ont déjà eu lieu en Allemagne, en Espagne et en France, ce qui a entrainé de brèves retombées sur les offres de fret. L’Espagne en particulier a été durement touchée par la grève des transports, qui a provoqué l’arrêt des camions pendant deux semaines et qui a ainsi déclenché une grave crise économique. Certains secteurs comme l’industrie laitière et agroalimentaire ainsi que l’industrie automobile et du bâtiment ont dû cesser temporairement leurs activités. Cette situation s’est également reflétée dans les offres de fret en Espagne, qui sont passées de moins de 10 % à plus de 50 % pendant la grève. Une telle évolution n’a jamais existé auparavant en Espagne.

 

Malgré le manque de négociations du gouvernement avec les grévistes, les manifestations en Espagne ont quand-même été couronnées de succès : le secteur a obtenu une aide de 1,125 milliard d'euros en tant que compensation de la hausse des prix des carburants. Outre la promesse d'une subvention minimale de 20 centimes par litre ou kilogramme de carburant pour le diesel, l'essence, le gaz et l'additif AdBlue, des aides directes de 450 millions d'euros ont été promises pour les entreprises de transport de marchandises et de passagers, ainsi qu'un doublement des fonds pour l'aide à l'abandon de métiers du transport.

 

Allègement des charges financières pour assurer les capacités de transport

La dynamique et les difficultés actuelles compliquent les prévisions pour le deuxième trimestre. Si les effets économiques négatifs et les protestations s’intensifiaient dans d'autres pays européens, le secteur des transports ainsi que l’ensemble de l’économie européenne devront faire face à des défis majeurs au deuxième trimestre 2022. Si les gouvernements européens apporteraient tous un soutien financier et des allègements des charges financières au secteur des transports dans son ensemble, conformément aux discussions qui se déroulent actuellement, entre autres, en Allemagne et dans de nombreux pays d'Europe de l'est, on pourrait au moins améliorer la situation des entreprises de transport. Il ne serait alors pas nécessaire de réduire les capacités de transport avec une forte ampleur, comme le redoutent de nombreuses associations et syndicats du secteur de la logistique.

 

Les experts du marché de TIMOCOM publient également régulièrement les évolutions et les informations actuelles issues du marché des transports dans les « Transportbarometer-News » sur LinkedIn. Depuis 2009, l’entreprise FreightTech TIMOCOM utilise le baromètre du transport pour analyser l’évolution de l’offre et de la demande de transport de 46 pays européens. Plus de 147 000 utilisateurs déposent chaque jour jusqu'à un million d’offres internationales de fret et de véhicules dans le Smart Logistics System. Ce système aide plus de 50 000 clients de TIMOCOM à optimiser leurs processus logistiques par voie numérique.

 

Retrouvez plus d'informations à propos de TIMOCOM sur le site www.timocom.fr.

 

 

À propos de TIMOCOM

TIMOCOM GmbH est une PME FreightTech. Le spécialiste en informatique et données aide ses clients à atteindre leurs objectifs logistiques par le biais de solutions intelligentes, sûres et simples. Le Smart Logistics System de TIMOCOM constitue un réseau de plus de 50 000 clients contrôlés qui déposent chaque jour jusqu’à 1 million d'offres de fret et de véhicules.

 

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